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Toros et toreros

comptes-rendus personnels de mes corridas (et novilladas)

L'Ordre et la Terreur (Corrida de DOLORES AGUIRRE, VIC, dimanche 9 juin 18h)

Il était 20h25, à Vic hier soir, on commençait à s'endormir sur les gradins. Les plus éveillés grognaient et se disaient qu'ils rentreraient bien chez eux. Le 5ème toro allait sortir avec les mules. Alors les Armagnacs, sentant la foule se détacher, entamèrent Edith PIAF.

Presque 5 minutes avec La Foule, et une vague d'applaudissements pour remercier de cet intermède musical qui avait réveillé, avec allégresse, des milliers d'aficionados las de 3h30 de néant.

Le vicois est exigeant, parfois trop, mais hier il a remis les pendules à l'heure, et les toreros à leur place. N'en déplaise à GOMEZ DEL PILAR qui croyait pouvoir se jouer des Gascons. Même moi, j'ai haussé le ton, refusant l'affront que l'Espagnol tentait de nous imposer.

Une première en 31 ans de toros: GOMEZ DEL PILAR venait de faire massacrer aux piques son DOLORES AGUIRRE et le voilà qui voulait se rendre au milieu de la piste pour brinder son toro au public. Ni une, ni deux, nous fûmes quelques uns, depuis les gradins, à protester devant ce culot irrespectueux... GOMEZ DEL PILAR a fait 4 pas sur le sable et a dû rebrousser chemin, hué, pour donner sa montera à son pauvre valet d'épée.

Le deuxième rappel à l'ordre fut donné, bruyamment, à Javier JIMENEZ. Face au 5ème toro, Javier ne faisait rien. Rien d'autre que marcher sur le sable, regarder son toro, le trainer sur le sable, sans passe, sans rien qu'en agitant sa muleta. Alors la foule commença à se plaindre. Le torero nous fit un signe, celui qui signifiait "attendez un peu". Mais au bout de 3 heures de néant, le vicois n'a pas apprécié. Une quasi bronca devant ce geste prétentieux, déplacé, au public exigeant mais ferme. JIMENEZ était perdu à jamais, pour ce soir là.

20h30 hier à Vic, comme une étreinte qu'on espérait plus, comme un sourire tant attendu auquel on avait renoncé, la magie a opéré. Magie, mais pas seulement. Volonté et pugnacité réunies. Miguel ANGEL PACHECO a tout donné.

3 heures que les DOLORES AGUIRRE inondaient le sable des arènes de leurs esprits directement débarqués des Enfers. La garde noire, elle même, avait renoncé. Ne restait plus qu'un combattant, tout de blanc vêtu. L'ange PACHECO a déployé ses ailes, toutes fragiles mais immaculées par la grâce divine. Il a forcé l'ombre à reculer.

Aux Enfers, d'où l'on s'amusait depuis 3 heures 30 à voir la débâcle des toreros, on a vite compris que le divin commençait à reprendre de la vigueur.

Alors comme un dernier baroud d'honneur, le Diable a fait châtier PACHECO qui a volé dans les airs, accroché violemment par VOLUNTARIO.

Mais l'ange a sauvé ses ailes et PACHECO a sermonné le toro. Puis dansé avec lui. Transformer la violence sauvage du Toro en ballet suave, voilà bien le sens d'une corrida.

Les Enfers ont reculé, une première depuis des heures !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VOLUNTARIO a suivi PACHECO, glissé avec lui sur le sable divin, jusqu'à rendre l'âme dignement. Comme un salut fraternel au torero, comme s'il regrettait de l'avoir envoyé dans les airs quelques instants plus tôt.

Hier soir, l'Homme a dompté les Sauvages.

Miguel Angel PACHECO a resigné pour ce lundi soir. ROMAN, blessé grièvement hier soir à Madrid ne sera pas devant les PEDRAZA DE YELTES en clôture de la féria.

PACHECO le remplace !

Que les Anges nous entendent !

 

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